Dans un secteur marqué par de fortes différences entre les cultures d’entreprise, qui rendent les fusions-acquisitions très délicates, remporter l’adhésion des salariés est primordial. C’est la raison pour laquelle l’initiative prise par les gérants du groupe de gestion zurichois GAM est déterminante pour son rachat par le britannique Liontrust .

Dans une lettre plutôt inhabituelle adressée au conseil d’administration de GAM, les gérants ont déclaré leur entière adhésion à cette acquisition. « Une vente à un concurrent réputé, avec une culture de gestion de fonds, une forte expérience dans les acquisitions et les intégrations de sociétés, ainsi qu’une régulière et forte rentabilité, est dans le meilleur intérêt des clients de GAM », ont-ils écrit, mettant en avant les cultures d’entreprise similaires, la vision et la stratégie de Liontrust.

Contestation

Ces déclarations interviennent après les derniers rebondissements sur le rachat du groupe suisse, qui ne s’est jamais remis du discrédit jeté par son ancien gérant star Tim Haywood. La découverte en 2018 de fraudes sur ses fonds, qui ont dû être liquidés, a été suivie de cinq années de pertes nettes pour le groupe. GAM était depuis des années à la recherche active d’un repreneur et avait dans cette optique reporté plusieurs fois la publication de ses résultats annuels ces derniers mois.

Le conseil d’administration a recommandé l’offre de Liontrust le 4 mai, pour 96 millions de livres sterling, mais un groupe d’actionnaires de GAM réunis autour du milliardaire français Xavier Niel , conteste la transaction, jugée trop risquée et trop peu valorisée : le 16 mai, ils ont averti l’autorité de marché suisse de leur intention de dépasser 10 % des droits de vote de GAM, contre 8,4 % jusqu’ici.

Enfin, l’entrepreneur suisse Marco Garzetti, par l’intermédiaire de Taure Invest, a déclaré son intention d’investir 65 millions de francs suisses afin que GAM puisse conserver son indépendance, estimant que l’offre de Liontrust n’était pas dans le meilleur intérêt des actionnaires. Le conseil d’administration de GAM a rejeté cette offre le 19 mai, estimant notamment qu’elle « sous-valorisait significativement le groupe ».



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