Le patron de Credit Suisse, Ulrich Körner, va rejoindre le comité de direction d’UBS, mais sera le seul dirigeant de la banque déchue à intégrer les grandes instances dirigeantes une fois leur fusion scellée.

UBS s’attend à ce que « la clôture légale » de la fusion intervienne « dans les prochaines semaines », indique-t-elle mardi dans un communiqué, tout en précisant que les deux banques vont continuer à fonctionner indépendamment dans un premier temps, le rapprochement se faisant au fur et à mesure.

Bien que fusionnée, les deux banques conserveront dans un premier temps leurs propres filiales et agences.

Ulrich Körner, 60 ans, qui a fait une grande partie de sa carrière chez UBS avant de rejoindre Credit Suisse l’an passé pour tenter de la redresser, intégrera le comité de direction d’UBS à la clôture de la transaction.

« Avec sa connaissance des deux organisations, il aura la responsabilité d’assurer la continuité des opérations et l’attention aux clients tout en soutenant le processus d’intégration », souligne UBS dans le communiqué.

Docteur en économie, ce ressortissant germano-suisse a travaillé chez Credit Suisse de 1998 à 2009, avant de rejoindre UBS où il a notamment dirigé les activités de gestion d’actifs et était déjà membre de la direction.

Connu pour son expertise dans les restructurations, il était ensuite reparti chez Credit Suisse en 2021, d’abord pour redresser les activités de gestion d’actifs, secouées par la faillite de la société financière britannique Greensill, avant de se voir confier la direction de l’ensemble du groupe en 2022.

Le directeur général d'UBS Sergio Ermotti lors d'une conférence de prese à Zurich, le 29 mars 2023 (AFP/Archives - ARND WIEGMANN)
Le directeur général d’UBS Sergio Ermotti lors d’une conférence de prese à Zurich, le 29 mars 2023 (AFP/Archives – ARND WIEGMANN)

« L’intégration des activités et entités légales va prendre du temps », reconnaît Sergio Ermotti, le directeur général d’UBS, cité dans le communiqué.

Les activités vont être réparties en cinq divisions, précise la banque qui dévoile la composition de ses équipes. UBS va placer des cadres issus de ses rangs aux postes clés. Iqbal Khan, qui a lui aussi fait une partie de sa carrière chez Credit Suisse, va rester à la tête de la gestion internationale de fortune.

Robert Karofsky, qui dirige la banque d’affaires d’UBS, va conserver son poste tout comme Sabine Keller-Busse qui dirige les activités suisses d’UBS.

– Nouveau directeur financier –

UBS annonce par ailleurs le départ de sa directrice financière, Sarah Youngwood. Elle quittera son poste au moment de la fusion et sera remplacée par Todd Tuckner, l’actuel responsable de la gestion des performances et risques pour la gestion internationale de fortune. Cadre chez UBS depuis 2004, il prendra ses fonctions à la direction financière à la clôture de l’opération mais rejoint d’ores et déjà le comité de direction « avec effet immédiat », précise le communiqué.

Cette nouvelle équipe de direction est « sans grande surprise », a réagi Andreas Venditti, analyste chez Vontobel, dans un commentaire de marché. Elle « reflète clairement le fait qu’UBS reprend Credit Suisse », ajoute-t-il, notant qu’il n’y aura pas d’anciens dirigeants de Credit Suisse « à part Ulrich Körner dans le nouveau comité de direction ».

UBS a accepté le 19 mars de racheter sa compatriote Credit Suisse sous la pression des autorités suisses pour 3 milliards de francs suisses et avec de solides garanties financières du gouvernement fédéral et de la banque centrale.

Sans ce sauvetage, la deuxième banque helvétique se serait vraisemblablement trouvée en cessation de paiement le 20 ou le 21 mars, a expliqué le président de la Confédération Alain Berset.



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