En 2005, Bidzina Ivanichvili confie au Credit Suisse la gestion de plus de 1 milliard de dollars. VANO SHLAMOV/AFP

Credit Suisse a annoncé vendredi faire appel de la décision.

Nouveau revers de taille pour Credit Suisse. Un tribunal de commerce de Singapour a ordonné vendredi à la banque rachetée en mars par UBS de verser 926 millions de dollars à l’ancien premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili (2012-2013) pour avoir échoué à protéger ses actifs.

Selon ce tribunal, Credit Suisse a failli à son obligation d’éviter que ces avoirs financiers soient affectés par les transactions frauduleuses d’un ancien conseiller financier de la banque, Patrice Lescaudron. Ce dernier a été condamné en Suisse à cinq ans de prison en 2018 pour fraude et usage de faux.

L’histoire a débuté en 2004. Bidzina Ivanichvili et un de ses partenaires vendent un complexe métallurgique basé en Russie pour 1,6 milliard de dollars. Dans la foulée, Credit Suisse prend contact avec le milliardaire géorgien pour lui proposer de gérer sa fortune. Ivanichvili accepte et confie à la banque suisse la gestion de plus de 1 milliard de dollars, placés dans un trust en 2005.

Mais, selon le tribunal, Patrice Lescaudron a alloué plusieurs millions de dollars à d’autres investissements jusqu’en 2015 et la découverte de ses agissements frauduleux. Credit Suisse a annoncé vendredi faire appel de la décision. «Le jugement publié aujourd’hui est erroné et soulève d’importants problèmes légaux», a indiqué la banque dans un communiqué.

Mais elle n’est pas au bout de ses peines dans ce dossier. L’oligarque russe Vitali Malkine a lui aussi engagé des poursuites contre elle pour des pertes de 500 millions de francs suisses (491 millions d’euros) attribuées aux agissements de Patrice Lescaudron.

Credit Suisse a été impliquée ces dernières années dans une longue série de scandales très coûteux qui ont provoqué sa perte. Pour éviter la faillite, la banque a été absorbée en mars par sa rivale UBS, à la demande des autorités helvétiques. Finalement, l’opération a été gratifiante pour l’État suisse. Celui-ci a gagné environ 100 millions de francs suisses (103 millions d’euros) grâce aux sommes prêtées à Credit Suisse lors de son sauvetage, a indiqué vendredi la ministre des Finances, Karin Keller-Sutter.



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